À Istanbul, Seçkin Pirim a installé ses ateliers à Maslak, au sein même d’un quartier qui ne concentre que des ateliers de réparations de voitures, des garages et des carrossiers. Dans l’immense bâtiment auquel on accède en voiture par une rampe, Seçkin a deux ateliers, l’un à côté de l’autre et chacun est consacré à une activité distincte : la sculpture et le processus créatif, la conception. Né à Ankara en 1977 Seçkin vit et travaille à Istanbul mais expose régulièrement à l’international, notamment aux États-Unis, galerie C24 à New York, en Turquie et en Italie. Jonglant entre le monumental et le détail, Seçkin développe une réflexion autour de la relation espace-volume-temps. Les formes abstraites et géométriques, constante de son travail, s’intéressent à la façon dont le spectateur va les percevoir. Souvent les lignes colorées mises en abyme dans l’oeuvre jouent le jeu des artistes psychédéliques et de l’Op Art des années 60. Perturbation des repères euclidiens, sollicitation violente et répétée de la rétine et jeux des couleurs. L’on pense à Bridget Riley et sa technique virtuose de “brouille cinétique”. L’atelier est rempli d’objets industriels, de casques de motos, de livres… Une machine à découpe laser commandé par ordinateur occupe une place centrale dans l’atelier. Seçkin conçoit et réalise ses oeuvres comme un ingénieur, secondé de deux assistants. Une fois conçues et découpées, certaines oeuvres sont parfois peintes à la peinture pour carrosseries de voiture (époxy, solvantée, vernis…), d’autres gardent un aspect brut, rappelant les circonvolutions des cernes du bois. Entre objet industriel et objet naturel, c’est au spectateur de choisir.