L’atelier de Francine Flandrin dans le 9ème arrondissement de Paris est tour à tour le lieu de travail, lieu de vie, lieu d’expérimentations artistiques comme culinaires. C’est un lieu de passage, puisqu’elle vit dans un passage.
Francine Flandrin est une artiste polymorphe, organisée, méticuleuse et fragile, elle prépare les rêves des autres, les retranscrit, en hérite quelques fois.
C’est, par exemple, en remplissant un questionnaire sur nos vanités qu’elle peut ensuite les peindre. Chaque personne dispose alors de l’analyse de l’artiste sur une toile avec un certificat bien sûr.
Le mot a son importance, les certificats aussi.
Francine Flandrin déploie ses armes: de la performance, à la peinture, à la sculpture, le dessin , et gratte nos âmes au plus profond nous laissant seul-e-s avec nos blessures ou nos fantasmes.
L’atelier transpire l’artiste, Francine est l’horlogère, ou plutôt la mécanicienne de nos âmes, nous attend en salopette salopée et commence à engrener notre usine à rêves déglingués.
Tout est organisé, millimétré afin de permettre à l’artiste une vie de métamorphoses rapides nécessaires et protocolaires à ses activités d’artiste , sociales et personnelles.
Tantôt lectrice, cuisinière, un peu psy, coureuse de fond, peut-être même chimiste, peintre, dadaïste sans aucun doute.
Et en un tour de toupie qu’elle incarne, Francine a déployé une série de dessins, de grands formats comme réalisés d’un seul trait au crayon noir, épais et circulaire placent les enfants au centre (de notre monde). Les enfants comme seuls survivants de notre civilisation qui, on l’aura vite compris, a viré au cauchemar; des dessins hypnotiques, puis surgit un travail sur les chaussures ( Step into my shoes) au fil du temps et ses messages sur nos sociétés et les êtres qui les construisent.
Après avoir regardé des dessins, des peintures, des vidéos, parcouru la vie de sa mère et la sienne, on repart vanné comme après un exorcisme, ou la lecture d’essais de Paul Preciado; la violence est saine quand est elle est créatrice et surtout dans un passage du 9ème arrondissement de Paris.
On repart avec une phrase, « J’ai perdu mon temps : la seule chose importante dans la vie, c’est le jardinage. » Sigmund Freud
Vanités, les nouveaux commanditaires
tableau : huile / toile 97 x 147 cm – fiche : impression / papier 21 x 15 cm Vanités les Nouveaux Commanditaires, Pierre Monjaret aka Auguste Legrand – auteur du Guide Legrand des Buffets de Vernissages – 2010
Mot compte triple
set de trois bagues, lettres de Scrabble, écrin, 2012
We can be heroes, le vélo
1,52 x 1,52 m, fusain sur papier Montval 300 g, Francine Flandrin, 2020
flandrin.f2@orange.fr
facebook.com/francine.flandrin
instagram.com/francineflandrin